Jean Michel Lapin : « Et si on repensait la coopération avec la BID ? »

Dans une note datée du 11 mai 2025, l’ancien Premier ministre Jean Michel Lapin, qui a servi sous la présidence du regretté Jovenel Moïse, interpelle la Banque interaméricaine de développement (BID). Il ne réclame pas plus d’aides. Il propose mieux : une refondation du partenariat autour d’un objectif clair – le développement durable d’Haïti.

Jean Michel Lapin ne tourne pas autour du pot. Pour lui, cinquante ans de coopération entre Haïti et la BID n’ont pas porté les fruits escomptés. La paix, la participation citoyenne et le progrès social sont restés à la marge. Il pointe du doigt un modèle de coopération déconnecté des réalités haïtiennes, où les décisions se prennent loin du terrain.

Face à ce constat, Lapin lance une idée forte : réorienter la BID vers un vrai cadre de développement durable. Il cible d’abord les frontières. Il appelle à sécuriser les axes de Ouanaminthe à Anse-à-Pitres. Pour lui, contrôler les points frontaliers, c’est couper court à la contrebande, c’est freiner l’insécurité transnationale.

Mais l’ancien chef du gouvernement ne s’arrête pas là. Il rêve plus grand. Il dessine un circuit ethno-touristique inédit, de Labadie au Nord à l’île-à-Vache au Sud. Il évoque des villes comme Môle-Saint-Nicolas, La Gonâve ou encore les Gonaïves, bastion de la culture vaudoue. Il veut mettre en valeur les Lakous, les routes, les ports, les aéroports. Il voit dans ce circuit une machine de développement local et une vitrine pour l’investissement.

Jean Michel Lapin en est convaincu : le tourisme est une mine d’or pour Haïti. Il peut générer des emplois, relancer les économies locales, renforcer l’image du pays. Mais pour cela, dit-il, il faut sortir des schémas dépassés. Il faut bâtir une stratégie durable, inclusive et ambitieuse.

« Soyons enfin utiles », écrit-il. Et si la BID s’engageait enfin là où Haïti en a vraiment besoin ? s’est-il interrogé.

LentilleInfo