Frais supplémentaires de passeport : une guerre froide entre le directeur général de l’ULCC et le doyen du tribunal de Port-au-Prince ?

Une forme de tension larvée semble opposer le directeur général de l’Unité de Lutte Contre la Corruption (ULCC), Me Hans Jacques Ludwig Joseph, au doyen du Tribunal de Première Instance de Port-au-Prince, Me Bernard Saint-Vil. En cause : l’arrestation récente de trois anciens responsables du Centre de Réception et de Livraison des Documents d’Identité (CRLDI), soupçonnés d’avoir perçu indûment des frais supplémentaires pour la délivrance de passeports.
Le mardi 6 mai 2025, MM. Jude Marcelin, William Étienne et René Jacques Laguerre — en charge respectivement des CRLDI de Delmas 31, Tabarre et de la rue Lamarre — ont été arrêtés à la suite de leur audition à l’ULCC, avant d’être conduits au parquet de Port-au-Prince.
Or, le 8 mai, deux jours après leur incarcération, le juge Bernard Saint-Vil a ordonné leur mise en liberté, à la faveur d’un recours en habeas corpus.
Cette décision n’a pas manqué de faire réagir Me Joseph, qui s’est exprimé via son compte X (anciennement Twitter) en ces termes : « Le problème de la corruption en Haïti porte un nom. Il s’appelle : Impunité. » Le directeur général a, dans la même publication, rappelé les prérogatives légales de l’ULCC en matière de transfèrement, en partageant un article du décret portant création de l’institution.
Il convient également de souligner qu’à ce jour, sur plus d’une cinquantaine de rapports d’enquête transmis à la justice sous la direction de Me Joseph, seuls un ou deux ont donné lieu à une suite judiciaire effective.
Dès lors, il semble légitime de penser que le chef de l’ULCC peine à accepter l’attitude passive de certains acteurs du système judiciaire face aux travaux de l’institution qu’il dirige.
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