Haïti: des drones, des mercenaires, mais aucun chef de gang capturé ni tué

Le gouvernement haïtien a signé un contrat avec Erik Prince, fondateur de l’ex-entreprise militaire privée Blackwater, pour combattre les gangs armés. Selon un article du New York Times, cette initiative marque un tournant sécuritaire majeur pour un pays au bord de l’effondrement.

Erik Prince, proche de Donald Trump et homme d’affaires influent dans le secteur de la sécurité privée, collabore désormais avec les autorités haïtiennes. Le contrat prévoit l’utilisation de drones et le déploiement de mercenaires pour traquer les chefs de gangs. Depuis mars, ces appareils survolent Port-au-Prince sans résultats décisifs.

Prince a recruté d’anciens militaires haïtiano-américains et compte envoyer jusqu’à 150 mercenaires cet été. Une cargaison d’armes a déjà été expédiée vers Haïti. Le montant du contrat reste confidentiel, et Washington affirme qu’il ne finance pas cette opération.

Depuis l’assassinat du président Jovenel Moïse en 2021, l’insécurité a explosé. Des gangs contrôlent aujourd’hui des quartiers entiers, attaquent des commissariats et forcent les civils à fuir. En réponse, l’État haïtien cherche des solutions radicales, en l’absence d’une intervention rapide de la force internationale dirigée par le Kenya.

Des experts en sécurité expriment de vives inquiétudes. Ils dénoncent l’absence de contrôle américain et rappellent les antécédents controversés de Prince. Celui-ci n’est tenu de rendre compte à aucune autorité institutionnelle, ni au Congrès.

Pour le ministre de l’Économie et des Finances, Alfred Métellus, la priorité reste la restauration de l’ordre : « Toutes les portes sont ouvertes. Nous accueillons toute aide compétente. » Mais des voix s’élèvent contre cette dépendance à l’étranger. Rod Joseph, ancien militaire haïtien-américain, prévient : « Sans formation locale, les morts s’accumulent. »

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