Pétion-Ville au bord de l’explosion : une ville saturée et désorganisée

Pétion-Ville accueille désormais de nombreuses institutions ayant quitté Delmas et Port-au-Prince : écoles, médias, églises, centres de formation et institutions publiques. Pourtant, la commune ne dispose pas de ressources suffisantes pour gérer cette population toujours plus nombreuse. Résultat : désordre, pollution et exaspération générale.

Des marchands pris entre survie et désordre

Pour les marchands installés sur les trottoirs, cette situation est à la fois une bénédiction et une malédiction. « Nous venons ici parce qu’il y a beaucoup de clients, mais on n’a plus d’espace », confie Mireille, vendeuse de fruits à la rue Panaméricaine.

D’autres affirment que la police municipale les chasse régulièrement, mais qu’ils sont contraints de revenir, faute d’alternative. Ces commerçants demandent à la mairie de créer un vrai marché public pour exercer leur activité dans des conditions décentes.

Des habitants à bout de patience

Les résidents, eux, dénoncent une situation devenue insupportable. « Chaque matin, on perd des heures dans les embouteillages. Aller à l’école ou au travail devient un combat », déplore un étudiant rencontré près de la place Saint-Pierre.

Selon plusieurs riverains, Pétion-Ville perd peu à peu son charme d’autrefois. L’anarchie s’installe, la saleté s’accumule, et la pollution sonore aggrave le sentiment d’étouffement.

Un appel urgent à l’action

Face à cette explosion urbaine, les citoyens réclament des mesures concrètes. Des urbanistes appellent à revoir le plan de circulation, à aménager de nouveaux espaces pour les marchands et à imposer des règles strictes aux transporteurs.

« Si rien n’est fait, Pétion-Ville risque l’asphyxie totale », avertit un spécialiste de l’aménagement urbain. La survie de cette commune, symbole du dynamisme économique haïtien, dépend désormais d’une meilleure organisation et d’une réelle volonté politique.

Laurore Michel

LentilleInfo