Port-au-Prince : forte baisse des ventes de poissons et de vivres traditionnellement consommés pendant la Semaine sainte

À Port-au-Prince, les marchandes tirent la sonnette d’alarme. Les poissons et les vivres, très prisés pendant la Semaine sainte, ne se vendent presque pas. Les étals restent pleins. Les clients, eux, brillent par leur absence dans les rares marchés publics non-encore attaqués par des bandits armés dans la capitale.
Habituellement, la demande pour les poissons ainsi que les vivres alimentaires explose durant cette période dans un passé récent. Les ménages achètent en grande quantité pour respecter les traditions alimentaires liées à la fête pascale. Cette année, c’est tout le contraire. « Avant, je vendais tout en quelques heures. Maintenant, je ne vends que quelques poissons pendant toute une journée », confie une vendeuse du marché public à Lalue.
Une double crise : insécurité et pauvreté
Deux facteurs expliquent cette chute des ventes. D’un côté, l’insécurité pousse de nombreuses familles à fuir les zones de marché. De l’autre, la crise économique affaiblit le pouvoir d’achat. Résultat : les traditions de la Semaine sainte passent au second plan.
« Les clients demandent les prix, mais partent sans acheter »
Marie-Thérèse, marchande au marché susmentionné , vend du malanga et des patates douces depuis plus de vingt ans. Elle tire le même constat. « Moun yo vin gade, yo mande pri a, men yo pa achte. Se pa janm kon sa li te ye avan fèt pak yo », déplore-t-elle.
« Même les poissons salés ne se vendent plus »
Anicia, vendeuse de morue, empile ses caisses invendues avec amertume. « Lè w wè menm pwason sèl pa vann, ou konprann gen pwoblèm. Se premye fwa m wè sa nan Semèn Sent », dit-elle, visiblement découragée.
Dans tous les coins, le constat reste le même. L’ambiance est morose. Les marchandes espèrent un retour à la normale.
LentilleInfo
En savoir plus sur Lentille Info
Subscribe to get the latest posts sent to your email.