Haïti : Pourquoi les hommes peinent à pardonner l’infidélité féminine
Dans la société haïtienne, l’infidélité féminine reste un tabou lourd de conséquences. Alors que certains hommes se vantent de leurs aventures extraconjugales, ils peinent à accorder le pardon à leur partenaire prise en faute. Ce déséquilibre alimente tensions, violences et ruptures définitives.

À Port-au-Prince comme dans les zones rurales, de nombreux témoignages confirment un constat : quand une femme trompe, l’homme se retire, souvent sans appel. L’infidélité, vue comme un affront à la virilité masculine, déclenche parfois des réactions extrêmes.
Jacques, comptable dans une institution privée dans la capitale, a quitté la mère de ses enfants après avoir découvert ses échanges enflammés avec un autre homme. « Mwen konn fè sa deja, men madanm pa gen dwa fè sa. Li trayi m. Se fini pou li, » lâche-t-il, le regard dur.
Ce double standard, profondément ancré dans la culture haïtienne, reflète une réalité patriarcale. L’homme peut « déraper », la femme non. Quand elle franchit la ligne, elle est jugée plus sévèrement. Elle est souvent humiliée, rejetée, voire agressée.
Dans plusieurs quartiers, des cas de violences conjugales liées à des soupçons d’infidélité sont rapportés chaque semaine. Pourtant, peu d’hommes acceptent d’aborder le sujet ouvertement. La honte et la fierté bloquent tout dialogue.
Alors que la société évolue lentement sur certaines questions, le pardon masculin face à l’infidélité féminine reste rare et douloureux. Pour beaucoup d’hommes, c’est un point de non-retour. Un mur qu’aucun amour, aucune explication, ne semble pouvoir franchir.
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