Insécurité

Haïti / Gangs : plus de 1 500 personnes tuées d’avril à juin de cette année

La situation des droits de l’homme en Haïti continue de se détériorer au cours du deuxième trimestre de l’année 2025. Pas moins de 1 520 personnes ont été tuées et 609 autres blessées entre le 1er avril et le 30 juin, en raison de la violence armée. Cette inquiétude croissante est renforcée par l’extension des attaques perpétrées par des groupes criminels, qui ne se limitent plus à Port-au-Prince mais s’intensifient également dans le département du Centre et dans le Bas-Artibonite.

Ulrika Richardson, cheffe par intérim du Bureau intégré des Nations Unies en Haïti (BINUH) et coordonnatrice résidente et humanitaire, alerte sur les graves violations des droits humains causées par cette violence généralisée : « Les attaques des gangs aggravent une crise humanitaire déjà extrême, entraînant des déplacements massifs de population, surtout parmi les femmes et les enfants. »

Les chiffres deviennent de plus en plus alarmants. Des rapports indiquent que les crimes commis par les gangs représentent plus de 24 % des victimes, avec des actes tels que meurtres, viols collectifs et enlèvements destinés à maintenir leur emprise sur les populations locales. Parmi les 1 520 morts recensés, on dénombre au moins 185 enlèvements et 628 victimes de violences sexuelles durant cette période.

Le déferlement de la violence armée a également causé la mort de 64 % des victimes au cours d’opérations des forces de sécurité visant à combattre les groupes criminels, dont un tiers lors d’attaques menées à l’aide de drones explosifs. Tragiquement, au moins 15 % des victimes étaient des civils non impliqués dans des activités criminelles, tués alors qu’ils se trouvaient à leur domicile ou dans la rue.

Le document attire également l’attention sur l’implication présumée de certains membres des forces de sécurité dans des exécutions sommaires. Avec au moins 73 cas recensés, ces pratiques alimentent les inquiétudes sur l’état du système judiciaire et la persistance de l’impunité. En parallèle, les violences imputables aux groupes d’autodéfense, notamment à travers le phénomène de lynchage connu sous le nom de « Bwa Kalé », ont également provoqué un nombre important de blessés et de morts parmi la population, déplore-t-on.

La violence a provoqué un déplacement massif de population, avec plus de 1 300 000 personnes déplacées à travers le pays. Face à cette crise, les Nations Unies réaffirment leur engagement à soutenir les autorités haïtiennes dans la lutte contre l’impunité et la corruption, tout en renforçant les mécanismes de reddition de comptes pour les violations des droits humains.

Face à l’aggravation de l’insécurité, la note souligne que le gouvernement haïtien a promulgué en avril un décret créant des pôles judiciaires spécialisés dans les crimes de masse et les violences sexuelles, en vue de renforcer les capacités de la police à protéger les droits des femmes.

Le rapport appelle à une action urgente de la part du gouvernement haïtien, avec l’appui de la communauté internationale, pour renforcer la lutte contre la criminalité tout en respectant les droits fondamentaux. Il exhorte également au déploiement complet de la Mission multinationale d’appui à la sécurité et à une intensification des efforts de lutte contre le trafic d’armes. La situation en Haïti exige une attention immédiate et des solutions durables pour améliorer les conditions de vie des citoyens et rétablir la paix dans le pays.

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