Vers le redressement participatif, inclusif et méritocratique de l’État haïtien

Alors que le Conseil Présidentiel de Transition (CPT) tente de poser les jalons d’un nouveau départ pour Haïti, l’économiste Fritz Alphonse Jean, l’actuel coordonnateur de cette instance, plaide pour un redressement national fondé sur la compétence, l’inclusion citoyenne et la méritocratie. Dans un pays où l’État est souvent perçu comme une machine clientéliste au service des réseaux politiques ou économiques, cette vision représente une rupture salutaire avec les pratiques anciennes.
La méritocratie comme fondement du redressement
Fritz Alphonse Jean met au cœur de son combat l’idée que l’administration publique doit être dirigée par des femmes et des hommes compétents, formés, honnêtes et engagés au service du bien commun. Pour lui, le redressement ne peut pas reposer sur l’improvisation ou les faveurs politiques. Il prône une gouvernance de rupture, où les postes de direction dans les ministères, les entreprises publiques, les ambassades, les directions générales ou territoriales doivent être attribués en fonction de critères de compétence et non de proximité partisane.
« Si on veut redresser Haïti, il faut commencer par dépolitiser l’administration et y instaurer la culture du mérite. »
Cette posture, jugée « dure » par certains, a valu à Fritz Alphonse Jean des critiques au sein même du CPT, où certains groupes de pression tentent de perpétuer les anciennes pratiques d’attribution de postes sans évaluation objective. Mais l’ancien gouverneur de la BRH reste ferme : Haïti ne peut plus se permettre l’amateurisme et la médiocrité.
Le CPT : entre promesses de refondation et résistances internes
Au sein du Conseil Présidentiel de Transition, Fritz Alphonse Jean se démarque par son souci de structure, de méthode et de clarté dans la prise de décision. Il défend la mise en place d’un processus de sélection rigoureux pour les hauts cadres de l’État, avec des appels à candidature transparents, des commissions d’évaluation indépendantes, et des contrats de performance.
Il a notamment proposé que chaque ministre nommé dispose d’un plan d’action clair, adossé à des objectifs mesurables, et qu’un mécanisme de redevabilité trimestrielle soit mis en place pour suivre les performances.
« Le CPT ne peut pas être une simple chambre de répartition des postes. Il doit être un espace de refondation où l’on bâtit un nouveau contrat entre l’État et la société. »
Une gouvernance participative et décentralisée
Au-delà de la méritocratie, Fritz Alphonse Jean plaide aussi pour une participation active des citoyens dans la gestion des affaires publiques. Il soutient un processus de décentralisation effectif, où les collectivités locales disposent de ressources, de compétences et d’autonomie suffisantes pour planifier et exécuter des projets.
Il insiste aussi sur l’implication des diasporas, des jeunes, des universitaires, des femmes et des mouvements communautaires dans le processus de transition et de reconstruction. Il croit fermement que la relance d’Haïti doit se faire avec l’intelligence collective, pas avec les clans politiques repliés sur eux-mêmes.
Conclusion : La vision d’un État responsable et juste
À travers son engagement dans le CPT, Fritz Alphonse Jean propose une trajectoire de redressement national lucide et exigeante. Son approche, parfois jugée rigide par ceux qui espèrent perpétuer la politique de l’opacité et du favoritisme, est pourtant la seule qui puisse garantir une vraie refondation de l’État.
Il reste convaincu que Haïti peut se relever, mais que cela passe par des sacrifices, de la discipline, des choix douloureux mais justes, et une rupture totale avec les pratiques clientélistes. L’histoire jugera si ce combat pour la méritocratie et la bonne gouvernance aura porté ses fruits, mais d’ores et déjà, Fritz Alphonse Jean incarne cette volonté de restaurer l’État sur des bases solides, inclusives et respectueuses du bien commun.
Antoine Wisner Charles
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